Chien de Pavlov : ce que vous devez savoir

Le chien de Pavlov n’est aucunement une race canine et encore moins un animal de compagnie. Si certains pensent qu’il ne s’agit que d’un mythe, sachez que les chiens de Pavlov ont existé à une certaine époque. Le fait est que ces pauvres bêtes ont eu une vie bien misérable que vous pouvez découvrir dans cet article.

L’origine du chien de Pavlov

Les chiens de Pavlov tirent leur appellation de l’académicien russe Ivan Pavlov. Ce dernier a vécu de l’an 1849 jusqu’en l’an 1936. Éminent chercheur, l’homme est également physiologiste et psychologue. À l’issue de ses plus grands travaux, il s’est forgé un nom et s’est même vu décerner en 1904 le prix Nobel de médecine.

Pavlov est un scientifique qui s’est caractérisé par les expériences qu’il a menées sur ses chiens. Ces derniers ont ainsi été nommés chiens de Pavlov. Dire que l’homme de science était un fanatique de canidés n’est qu’un doux euphémisme. Tant s’en faut, car il ne partageait d’ailleurs sa vie avec aucun animal de compagnie, du moins, Pavlov n’avait pas de chien. Les pauvres animaux étaient principalement utilisés comme chiens de laboratoire pour l’amour de la science.

Les expérimentations menées sur le chien de Pavlov avaient lieu en Russie à une époque où le bien-être des animaux n’était encore protégé par aucune loi. Entre la fin du XIXe siècle et le tout début du XXe siècle, les chiens errants abondaient les rues et personne ne semblait réellement se soucier de leur devenir. Concrètement, le chien de Pavlov ne servait donc qu’à effectuer des expériences au nom de la science.

La célèbre chienne Laïka que les Russes ont envoyée dans l’espace en 1957 a d’ailleurs partagé le même destin funeste que le chien de Pavlov. Quelques heures après que Spoutnik 2 eu décollé, le pauvre animal mourut. Cette expérimentation aura toutefois permis à l’humanité de savoir que dans de telles conditions, un être vivant ne pouvait pas survivre.

L’observation effectuée sur le chien de Pavlov

Les études menées par Ivan Pavlov étaient originellement axées sur les fonctions gastriques chez le canidé. Accompagné de son équipe, le physiologiste russe effectuait donc des prélèvements d’échantillons sur l’appareil digestif du chien de Pavlov. Tout au long de ses travaux, le scientifique remarqua que les chiens salivaient abondamment à certains moments spécifiques de la journée, surtout à l’arrivée des heures des repas. Il observa notamment une hypersalivation avant même que les animaux eussent touché leurs pitances. Ivan Pavlov constata que le simple fait de voir des personnes préparer leur nourriture ou de les voir s’approcher de leur box suffisait à enclencher ce réflexe de salivation chez les chiens.

De cette observance, le scientifique déduisit que les canidés pouvaient saliver simplement en ayant été conditionnés à être nourris. Ce phénomène retenu son attention, non pas sur le plan de la chimie de la salive, mais plutôt sur son aspect psychologique et médical. Il se fit alors la réflexion de savoir si la raison pouvait être évincée par des réflexes conditionnés.

Un outil pour la science

Chien de Pavlov

En Occident, les expériences effectuées sur le chien de Pavlov n’ont été sorties de l’ombre que vers les années 1930. Pour autant, les travaux du chercheur russe sont actuellement connus à travers le monde. Le signal pavlovien est notamment le réflexe mis en évidence à l’issue de l’expérience sur le chien de Pavlov. Pour déterminer les causes pouvant expliquer cette réaction, l’expérimentation associait une réaction inconditionnée à un stimulus conditionné.

L’exemple le plus populaire consistait à faire saliver le chien de Pavlov en lui présentant simplement de la nourriture. Au fil de l’expérience, cette dernière était ensuite associée à une clochette en guise de signal sonore. Il s’est alors avéré que le simple fait de faire tinter cette clochette suffisait à activer l’hypersalivation du chien de Pavlov.

Notez que lors de la réalisation de cette expérimentation, les canidés utilisés étaient enharnachés et pour recueillir leur salive dans le cadre de la recherche, un tube était inséré dans leurs gueules. Ce qui plaçait les chiens de Pavlov dans une situation inconfortable.

Tout au long des recherches, les stimuli affligés au chien de Pavlov devenaient de plus en plus cruels. En outre, des chocs électriques lui étaient administrés sur une partie spécifique de son corps afin de le conduire à les associer à la présentation de ses repas. Les chercheurs ont également constaté que lorsque le choc provenait d’une autre partie du corps de l’animal, et que si aucun conditionnement préalable n’avait été effectué, la salivation n’était pas activée.

La théorie de Pavlov

De la pratique barbare effectuée sur le chien de Pavlov, la science hérite désormais du réflexe pavlovien également appelé réflexe conditionnel ou réflexe de conditionnement. Les expérimentations menées sur les pauvres chiens de Pavlov ont ainsi permis de mettre en évidence l’activation de réactions involontaires de l’organisme par un signal extérieur. Si les prémices de cette étude exploitaient principalement les canidés, des chercheurs ont également vérifié sa véracité sur des singes. Ce n’est que bien plus tard et avec des moyens beaucoup moins invasifs que l’expérimentation a ensuite été effectuée sur l’homme.

Notez que l’approche béhavioriste est une psychologie scientifique qui a repris les principes relatifs au conditionnement du chien de Pavlov. Ce dernier est d’ailleurs encore utilisé actuellement dans le cadre de méthodes d’apprentissages canines. Il se traduit notamment par l’association de chaque réussite à une récompense.

Face à un sujet réceptif, cette technique conduit à une meilleure assimilation des connaissances. Cependant, le conditionnement tiré de l’expérimentation sur le chien de Pavlov connaît une limite qui est le libre arbitre. Cela vaut pour l’homme, mais également pour le canidé. L’humain est doté d’un esprit critique qui lui permet de refuser son usage tandis que le chien n’y sera pas sensible s’il a mieux à faire. D’autre part, l’utilisation du réflexe pavlovien sur la foule a été vivement critiquée. À une certaine époque, ce conditionnement de masse a favorisé le battage et la montée en force du nazisme. Quoi qu’il en soit, il est vrai que les expérimentations menées sur les chiens de Pavlov ont fourni des enseignements sur lesquels les avancées scientifiques majeures actuelles ont pu s’inspirer.

Sébastien

Passionné par les animaux depuis ma tendre enfance, j'ai créé ce blog pour pouvoir partager mon expérience de vétérinaire au travers de différents articles sur les animaux. Ma femme et moi avons recueilli plusieurs chats et chiens dont nous prenons le plus grand soin !

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